La
période de reproduction
La
période de reproduction chez le furet se situe naturellement entre
janvier et juin.
On observe, depuis son intégration dans nos
foyers, des périodes de reproduction moins nettes et se déroulant
presque toute l’année. Les facteurs artificiels auxquels nous
soumettons nos animaux (photopériode et température) interagissant
avec leur cycle naturel. Ceci n’est pas anodin car la furette en
chaleur devant être saillie, il n’est pas aisé de trouver un mâle
en rut en dehors de la période normale de reproduction.
Enfin,
la nature étant bien faite, la mise bas correspond naturellement à
une période où la furette bénéficie d’un poids de forme
correct. Par contre, si celle-ci se produit en fin de saison
estivale, elle sera à son poids le plus faible, ce qui n’est pas
un avantage pour assumer une portée sereinement.
Les
reproducteurs
Si
vous faites le choix de vous lancer dans l’aventure de la
reproduction, nous vous invitons à bien sélectionner votre couple
de reproducteurs.
Il est indispensable, d’un point de vue
génétique (brassage génétique et viabilité de l’espèce), d’un
point de vue éthique et pour vos futurs adoptants, que vos furets
soient des sujets solides, robustes et sains. Ainsi, il ne faut pas
faire reproduire des furets consanguins, des furets porteurs de
tares, malades…
La notion de caractère étant subjective chez
les propriétaires, nous invitons les « naisseurs » (terme
désignant les personnes faisant de la reproduction) à informer
correctement les futurs adoptants quant aux caractères de leurs
différents furetons : Parents originaires de chasseurs ou
d’élevages…
En outre, beaucoup de personnes ayant fait ou
faisant de la reproduction, vous déconseilleront de faire reproduire
une furette ou un mâle au caractère mordeur ou surprotégeant sa
progéniture face à vous. En ce qui nous concerne, nous pensons et
observons chaque saison, que les meilleures mères sont des furettes
adoptant un comportement « agressif » durant la période de
reproduction et que ce caractère n’est pas du tout transmissible à
la portée, ni génétiquement ni par mimétisme. Nous le qualifions
même de comportement sain : en effet, quoi de plus naturel que de
défendre sa progéniture ?
Comment reconnaître une femelle
en chaleurs ? (Normalement de janvier à juin) :
Il est très
simple d’identifier les chaleurs chez la femelle : sa vulve va
progressivement enfler pour atteindre au final un centimètre de
diamètre environ. Vous devrez attendre encore environ 10 à 15 jours
(période très variable selon les furettes) pour voir apparaître un
suintement épais et laiteux. A partir de là, votre furette est
prête pour la saillie.
Comment reconnaître le mâle en rut ?
(Normalement de décembre/janvier à août) :
Là encore, les
caractéristiques morphologiques évoluant de manière notable
permettent une identification du rut. Les parties génitales du mâle
(les testicules) vont prendre un volume bien plus important qu’à
l’accoutumée.
Par ailleurs, son comportement change, il marque
son territoire en déposant quelques gouttes d’urine régulièrement,
son activité est plus élevée, son poil change de teinte (sous
l’effet de sécrétion d’hormone, une teinte jaune apparaît) et
devient « poisseux ». Il dégage une odeur plus forte, pas toujours
du goût de tout le monde et pas forcément simple à tolérer en
appartement, mais cela reste subjectif, nous vous invitons à
rencontrer un mâle en rut avant de choisir de faire de la
reproduction de furets en appartement.
Durant cette période,
votre furet a besoin de plus de dépense d’énergie, n’hésitez
pas à le solliciter pour des balades !
L’accouplement
En
principe, l’accouplement se déroule sur 3 jours à raison de 2
saillies par jour. Une saillie peut durer plus de trois heures.
On
présente la femelle au mâle le matin, cette première saillie
déclenche l’ovulation de la furette. La saillie terminée, nous
pouvons remettre la furette dans un endroit calme et proposer une
deuxième saillie l’après midi. Les deux jours suivant sont
identiques.
L’accouplement chez le furet peut paraître violent,
le mâle va saisir la femelle par la peau du cou et la traîner un
peu partout ; ne vous inquiétez pas et laissez faire. Si la femelle
est prête, elle se laissera faire assez mollement. Sinon, si vous
vous êtes trompé et que votre femelle n’est pas prête, elle
saura le faire comprendre au mâle.
Pendant la saillie, ne
dérangez pas le couple, ne les séparez pas.
Pensez bien à noter
sur votre agenda les 3 jours où vous avez procédé à la saillie
!
La
gestation
La
gestation de la furette va durer 42 jours, à plus ou moins 2 jours
en prenant en compte le deuxième jour de la saillie.
Durant les
30 premiers jours, vous ne verrez pas de différence morphologique
sur votre furette, il faudra attendre encore quelques jours pour
observer une évolution nette du tour de taille de votre poilue. A
l’instar de l’humaine, elle adopte un comportement plus «
perturbé », elle s’agite et peut devenir plus vive, voir
agressive (stress, notamment observable sur la femelle primipare),
cependant rassurez vous, elle ne vous enverra pas chercher des
fraises à 3 heures du matin !
Durant ces 30 premiers jours, vous
pouvez laisser votre furette vaquer à ses occupations comme avant.
Par la suite, il faudra impérativement l’installer dans un endroit
calme, sans passage, tout en lui proposant des temps de sorties
réguliers jusqu’au 37 ou 38ème
jour de gestation, tout en veillant à ce qu’elle ne fasse pas la
funambule, il faut éviter tous risques de chutes bien évidemment.
De même, évitez de la saisir sous le ventre comme à l’accoutumée.
Prenez la à 2 mains pour que son ventre ne soit pas tiraillé.
Enfin,
vous pouvez la laisser en cage jusqu’à la mise bas, elle fera son
nid et préparera elle-même l’arrivée des furetons…
A partir
du 30ème
jour, vous pouvez procéder à une échographie, mais sans
obligation.
Si votre furette est correctement alimentée toute
l’année, il n’est pas utile de compléter en vitamines son repas
(sauf si problème de santé). Voir fiche alimentation.
Durant
cette période de gestation, ne vermifugez pas votre animal, ne
changez pas radicalement son alimentation, pas de changement dans son
quotidien et pas de fatigue, bref, la nature est bien faite, donc
laissez la faire
L’installation
de votre furette
Dans
la paille ou le tissu ?
Préférez la paille ! Elle ne comporte
que des avantages.
En effet, le premier étant que votre furette
pourra faire son nid correctement et les furetons ne risqueront pas
de se perdre. Ensuite, c’est plus hygiénique et pratique, à une
certaine période dans la croissance des furetons, le nid doit être
changé chaque jour.
Enfin, la paille permettra d’éviter
certains accidents que le tissu, lui, favorise. (Si un problème de
lactation apparaît, les furetons affamés risquent de manger le
tissu et mourir d’occlusion ; ils peuvent se coincer, voire
s’étrangler avec les tissus qui s’effilent).
A
éviter : la
sciure ou les copeaux de bois. Allergène, il y a trop de matière
volatile et de poussière.
Dans la cage, supprimez les hamacs,
tentes… presque tout.
La
mise bas
Le
jour J est là, votre furette met bas. Là encore, laissez la
tranquille. Cette mise bas peut durer plusieurs heures.
Une fois
le travail terminé, laissez votre furette s’installer correctement
et s’apaiser, puis jetez un œil sur la portée, il n’est pas
rare qu’un ou plusieurs furetons soient mort-nés. Si c’est le
cas, retirez les puis laissez votre furette en paix.
Votre furette
peut adopter un comportement agressif, c’est normal. Si vous vous
faites déchiqueter la main… mettez un gant.
Les
furetons sont là
Durant
les trois premières semaines de leur existence, vos furetons se
passent très bien de vous et de vos interventions. Une furette,
bonne mère, les allaite, les toilette, et gère très bien sa portée
(comportement de moins en moins vrai avec les furettes issues
d’élevage et de sélection pour la compagnie).
Evitez donc de
stresser votre animal et manipulez le moins possible tout ce petit
monde.
La furette va principalement dormir et s’occuper de ses
bébés. Lors de ses petits moments de sortie de cage, penser à
fermer la porte de la cage pendant que la furette balade. Car en
donnant un coup d’œil rapide à son environnement, elle aura envie
d’installer sa portée ailleurs et alors elle ira tous les chercher
un par un pour les installer dans un canapé, ou une armoire de
linge… Et c’est un comportement qu’elle peut répéter
plusieurs fois dans une journée. Il y a là un risque que la
furette, se hâtant de faire son transfert sans être interrompue,
cogne le fureton autour d’elle, et même le laisse tomber en
tentant d’escalader un meuble…
Vérifiez quotidiennement que
tous les furetons sont encore vivants. Là non plus, en bas âge, il
n’est pas rare d’être confronté à des décès, pas forcément
explicables par ailleurs.
Pensez à vérifier très régulièrement
les mamelles de votre furette, seule une observation attentive vous
permettra de détecter un éventuel problème de lactation ou
d’infection.
Ayez l’oreille fine ! Si les furetons pleurent
plus qu’ils ne devraient (pas évident d’avoir un élément de
comparaison si il s’agit de votre première portée), c’est qu’il
y a vraisemblablement un souci d’alimentation (la femelle n’allaite
plus).
Durant cette période, il est utile de donner un coup de
pouce à votre furette en lui donnant un peu de compléments
alimentaires.
Entre la 3ème
et la 4ème
semaine, les furetons, pour les plus précoces, ouvrent un œil
(souvent les filles en premier), commencent à se promener
sérieusement, couinent moins et débutent l’alimentation solide :
c’est le début du sevrage…. Et le sport commence pour vous.
La
mère les nettoie de moins en moins à partir de là, eux dévorent
et ne vont pas identifier la litière. Vous devez donc changer votre
fond de cage chaque jour : ce n’est qu’avec cette méthode qu’ils
vont progressivement repérer le coin litière et faire l’effort de
s’y diriger ; mais cet apprentissage prend du temps, et il n’est
pas à négliger. La propreté des petits peut en dépendre. Il est
préférable que tout ce petit monde soit installé dans une cage pas
trop grande, afin que les petits n’aient pas à parcourir trop de
distance entre leur coin dodo et leur coin litière, sinon, la crotte
se fera là où ça presse le plus…
Veillez bien à
l’alimentation des furetons, ainsi qu’à leur prise de poids.
Avoir toujours un oeil sur votre femelle toujours tétée par sa
progéniture, cette période est propice aux complications pour elle.
La manipulation des furetons à partir de cette période devient
primordiale et doit être quotidienne et permanente. Si vous négligez
cette socialisation, vous petites boules de poils adorables vont
rapidement devenir des monstres ingérables.
Le
sevrage
Votre
mode de sevrage dépendra de vos convictions sur l’alimentation :
barf, carné ou croquettes.
Vous pouvez, dans un premier temps
détremper les croquettes dans un peu d’eau pour faciliter la
consommation de ces dernières.
Pour le carné, vous pouvez donner
les poussins entiers (ou autres proies), les furetons se
débrouilleront très bien avec.
Veillez à ce que vos furetons
aient en permanence une alimentation à disposition.
Et ça
grandit ces bêtes là !
Petit à petit, chaque jour, ils vont
découvrir leur potentiel et les joies que peuvent procurer toutes
les bêtises.
L’éducation doit continuer bien sûr, qu’il
s’agisse de la socialisation ou de l’éducation à la
propreté.
8 semaines
Voilà, l’aventure se
termine, les furetons ont 8 semaines et vont rejoindre leur nouvelles
familles, à moins que vous ne les gardiez tous. Le choix des
adoptants vous incombe et vous êtes seul juge en votre âme et
conscience quant au devenir de vos petites bêtes.
Les
principaux problèmes de la reproduction
La
lactation :
votre femelle manque de lait.
On peut avoir la puce à l’oreille
lorsque les furetons pleurent sans cesse : ils ont faim. Les tétines
de la femelle sont irritées (les furetons tètent fort jusqu'à
abîmer les tétines) ou alors toutes petites, alors qu’elles
doivent avoir une taille assez importante, due à la succion de
toutes ces petites bouches.
Si cela vous arrive durant les 3
premières semaines, la meilleure solution consiste à replacer les
furetons auprès d’une « furette de substitution » ayant
elle-même une portée, sensiblement du même âge (le lait de la
mère évolue durant la période de lactation, il ne possède pas les
mêmes éléments nutritifs suivant l’âge de la portée).
Si
vous n’avez pas de femelle de substitution à disposition,
malheureusement, toutes les expériences tendent à démontrer qu’il
est plus que difficile de remplacer le rôle de la mère. Nous ne
disposons pas de lait adéquat (le plus proche étant le lait
maternisé chaton), nous ne disposons pas forcément du temps utile
ni ne pouvons remplacer de manière cohérente la mère… et quand
bien même nous arriverions à sauver une portée de cette âge là,
nous obtiendrons des furets non équilibrés, mangeurs de tissus,
carencés, malades chroniques.
La
mammite ou mastite
: Inflammation des mamelles de la furette.
La lactation devient un
acte douloureux au point que la mère peut refuser d’alimenter ses
furetons. La base des tétines est enflée, vous devez donner des
sous à votre vétérinaire sans passer par la case départ et cela
très rapidement car vos furetons ont environ 30 heures de réserves
avant d’être emportés par la faim.
Ma
furette mange les furetons
: Il peut y avoir plusieurs causes à ce comportement, il reste
néanmoins normal.
Votre furette est en mauvaise santé et ne
pense pas pouvoir assumer une portée, donc elle la supprime pour se
préserver elle.
Votre furette procède à de la sélection
naturelle et élimine ceux qu’elle estime porteurs de tares ou pas
suffisamment viables…
Vous avez votre furette depuis peu, elle
ne se sent pas dans un milieu sécurisant et préfère supprimer sa
progéniture pour pouvoir faire face aux situations difficiles. Ce
comportement s’observe aussi chez les femelles primipares qui ne se
sentent pas prêtes.
Le
coût d’une reproduction
Le
coût d’une portée peut être très variable, outre les frais
d’alimentation de la portée, vous devrez acheter de la paille et
si tout se déroule bien vous n’aurez pas d’autres dépenses. Par
contre, si votre furette fait une mammite, que les furetons
développent une gastro ou un parasite, que l’un d’entre eux
meurt à 6 semaines (analyses à faire chez le vétérinaire car
risque de perdre toute la portée…) la facture peut rapidement
devenir salée, pensez-y !
Que
me faut-il pour assurer une portée ?
Il
vous faut une balance (type balance de cuisine), c’est pour vous le
meilleur moyen de contrôler la santé de vos furetons.
Il vous
faut plusieurs cages, en effet, prévoyez la possibilité que l’un
d’entre eux tombe malade, vous pourrez ainsi mettre en quarantaine
les furetons.
Il vous faut des compléments alimentaires pour
votre femelle et vos furetons (si besoin pour eux au moment du
sevrage à cause d’une maladie x ou y).
Il vous faut des
seringues pour forcer l’alimentation en cas de soucis.
Il vous
faut l’adresse d’un bon vétérinaire spécialisé.
Il vous
faut des solutions de mère de substitution.
Une gamelle facile
d’accès.
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